La Petite Marchande d'Articles

Vendredi 18 juillet 2008 à 20:26










      Radiohead
Le temps

      des mutants


C
'est l'histoire d'un vilain petit canard qui voulait grimper sur le toit du monde. Au prix d'une volonté incroyable, aidé par un talent hors norme, Thom Yorke est parvenu à faire de Radiohead le groupe phare d'une époque en plein mutation. A la fois populaire et expérimental, magnétique sur scène et défricheur en studio, le quintet chercheur aura mis au moins de vingt ans pour rénover le rock en profondeur. De sa conception à la façon de l'acouter et de le diffuser. Par Eléonore Colin et Richard Robert


L
e grand public découvrit Radiohead avec Creep, tube d'électricité déchiquetée qui disait :  "Je suis un monstre / Je suis un zarbi / Qu'est-ce que je fous ici ? / Ce n'est pas chez moi." D'un tel hit, récupéré par le cinéma et adopté comme BO du mal-vivre par toute une génération orpheline de Nirvana, beaucoup de groupes ne se seraient jamais relevés. Mais Radiohead fera sienne cette intérrogation : dans le rock, le groupe se demande ce qu'il fait ici - et répond en jurant qu'il n'est chez lui qu'ailleurs, nomade par nécessité artistique. Radiohead, en une vertigineuse accélération de son histoire, entraînera ainsi son public et le rock même dans une fascinante fuite en avant. Comme tout grand artiste pop, Bowie à Björk, il ira ainsi constament se ressourcer du côté des avant-gardes, à la fois vampire et passeur. Il deviendra ainsi un monstre, un zarbi, dont chaque mouvement sera immédiatement epié applaudi et vite suivi.
Chez lui, c'est demain.
JB Beavallet



Un best-of est toujours l'occasion de dresser le bilan d'une carrière. Radiohead n'échappe pas à la règle, avec une compilation qui prouve que le groupe, loin de se réinventer à chaque album comme on l'a souvent cru, a respecté une logique implacable.
                                                                                                       
       Par Michika Assayas








OK COMPUTER
Ce troisième opus en forme
de consécration prend le large à bord
de chansons vertigineuses.


Depuis quelques semaines, l'épiderme pourtant opaque et coriace formé autour de Radiohead laissait perler la rumeur d'un troisième album cyclonique. Afin d'encaisser le choc, on aura pris soin de nous confier Airbag à l'entrée : sage précaution. Fort avis de tempête, donc. Parti bille en tête, sans cahier des charges - "Prenez tout le temps nécessaire, enregistrez où vous voulez et avec qui vous voulez", s'était résolue à dire la maison de disques -, Radiohead remporte le bras de fer qui l'opposait à tous ceux qui voyaient dans le clonage de Creep le seul salut du groupe. Mais Thom Yorke ne s'est jamais laissé griser par la perspective des stades promise au quintette. The Bends, déjà, entamait un reflux vers des frontières mouvantes.
Un saut de l'ange sans élastique, telle est la manière qu'a choisie Radiohead pour échapper à son destin. D'abord, tenir tête aux radios, comme le prouve Paranoid Android, premier single qui frise les sept minutes. On pense dés lors à R.E.M., à la beauté noire et fracassée de Drive. OK Computer recense douze manière de quitter la chaussée. C'est cette vision plurielle et anarchique qui confère au groupe une identité exemple de toute référence contrôlée. Évidemment. Radiohead doit beaucoup à Television ou à Magazine. Mais il doit surtout à lui-même cette violence rentrée qui fait basculer les chansons hors de leur cadre. La voix de Yorke s'abstient de toute dérive théâtrale pour se mouvoir en travellings ponctués de zooms chirurgicaux, appuyés par un scénario musical foisonnant de trouvailles - tel qu'en témoigne Exit Music (for a film). C'est un tremblement de terre dont londe de choc n'oubliera personne : ni les down en triomphe ni la postérité qui se chargera du sort de Karma Police ou de No Surprises.
CHRISTOPHE CONTE








IN RAINBOWS
Ce disque, distribué d'abord sur le net,
pousse à nouveau les auditeurs à
mener plus loin encore leur réflexion.


En sortant lui-même, le 10 octobre, In Rainbows uniquement en téléchargement, Radiohead donne le ton à suivre pour les prochains mois. Le groupe n'est pas le premier à tenter le coup, mais aucun autre ne peut revendiquer des chiffres de vente aussi énormes. Quelle que soit la manière de le sortir, un nouvel album de Radiohead demeure un vrai événement, esthétique et artistique. Même si quelques morceaux sont écrits depuis longtemps, les fans les plus assidus en connaissaient certains ; mais dans des versions live qui n'ont pas grand chose à voir avec la luxuriance et la volupté du son In Rainbows. Car, après deux morceaux aux airs faussement énervés, le reste du disque témoigne de beaux moments d'un calme somptueux, emplis de réverbérations enveloppante et menées par quelques-uns des textes les plus beau de Thom Yorke. In Rainbows semble porté par une vision désabusée de la société contemporaine, mais aussi par un fort désir de changer le monde, de ne pas se laisser atrophier. Les plus grincheux diront que Radiohead prouve une fois encore qu'il n'est qu'un groupe pour adolescents et étudiants (attardés). Les autres comprendront que c'est bien ce groupe qui pousse tout le monde vers le haut - à commencer par son propre public.
JOSEPH GHOSN






Volume #1 * Juin 2008

C'est TataTeter qui l'a fait =O

Par référencement naturel définition le Jeudi 3 septembre 2015 à 17:16
Je vous remercie pour l'information.
Par serrurerie paris 15 le Lundi 7 septembre 2015 à 8:46
Excellent article je vous soutient .
 

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